Pourquoi les gens jeûnent-ils ?
Tous les jeûnes ne se valent pas, car selon la méthode choisie, il s'agit soit de supprimer certains groupes d'aliments, soit de réduire l'apport alimentaire en général, ce qui résulte à son tour de différentes motivations. Par exemple, pour les musulmans pratiquants, le mois de jeûne du Ramadan a une signification importante et fait partie des cinq piliers de l'Islam. Pendant la période de jeûne religieux, on ne mange ni ne boit entre l'aube et le coucher du soleil. Cela doit permettre de renforcer la relation avec Allah et de purifier l'âme des péchés, car pendant cette période, on se concentre particulièrement sur la prière et le Coran. Dans le christianisme, il existe une période de jeûne entre le mercredi des Cendres et Pâques, afin de se préparer à la fête de la résurrection de Jésus. Contrairement au ramadan, il n'y a pas de règles ou de rituels clairement formulés - la manière dont on jeûne ou ce que l'on jeûne est le plus souvent une décision individuelle, qui peut aller du jeûne de plusieurs jours à la suppression de certains aliments ou, entre-temps, au renoncement à la consommation de médias par exemple.
Nous constatons que le jeûne n'est pas un phénomène de mode des temps modernes, mais qu'il fait partie de certaines religions et cultures depuis des siècles.
Le jeûne pour des raisons de santé
Outre les raisons religieuses, le jeûne pour des raisons de santé est de plus en plus populaire, surtout à l'heure actuelle. L'objectif est souvent de se confronter à son propre corps, d'améliorer la santé intestinale ou de stimuler l'autophagie, c'est-à-dire le nettoyage des cellules de l'organisme. Il n'est pas rare non plus que la perte de poids soit un argument pour les personnes qui jeûnent.
Jeûne thérapeutique
Le jeûne thérapeutique est une méthode de jeûne vieille de plusieurs siècles qui, dans sa forme actuelle, est attribuée au médecin Otto Buchinger. Alors que ce dernier se prononce en faveur d'une durée de jeûne de deux à quatre semaines, la Ärztegesellschaft für Heilfasten und Ernährung e. V. recommande une durée de sept à dix jours. Le jeûne thérapeutique commence au préalable par une réduction de l'apport calorique de 1000 kilocalories. En outre, les substances addictives et le stress doivent être évités. Pendant les jours de jeûne, un maximum de 500 kilocalories peut être absorbé chaque jour sous forme de jus sucré avec 30 grammes de miel ou de bouillon. Le jeûne est ensuite rompu par une lente augmentation de l'apport calorique avec certains aliments, généralement végétariens. Selon Buchinger, le jeûne thérapeutique aurait également un effet spirituel et psychosocial, car les jeûneurs réduisent les stimuli extérieurs.
Jeûne par intervalles
Eh bien, où sont les jeûneurs du 21e siècle ? Bien sûr, au jeûne par intervalles. Depuis quelques années, ce type de jeûne fait l'objet d'un intérêt médiatique croissant, voire d'un engouement, surtout en ce qui concerne l'autophagie et la réduction de poids. Mais tout d'abord, nous t'informons sur les créneaux horaires les plus connus de cette forme de jeûne :
- Le jeûne classique 14:10 ou 16:8 signifie que l'on jeûne 14 à 16 heures par jour, ce qui laisse une fenêtre de huit à dix heures pour s'alimenter. Pour ce faire, le petit-déjeuner ou le dîner sont généralement supprimés. Ce type de jeûne par intervalles est d'ailleurs presque identique à celui du ramadan.
- La méthode 5:2 signifie que l'on mange normalement cinq jours par semaine, tandis que deux jours par semaine, on consomme au maximum un quart des autres calories.
- Le jeûne alterné consiste à ne manger qu'environ 25 % des autres calories un jour sur deux.
Le jeûne intermittent vise principalement à stimuler l'autophagie. Il est souvent avancé que celle-ci se produit après douze heures de jeûne. Cela peut être vrai, mais doit aussi être corrélé à un taux d'insuline constamment bas. Ensuite, on s'attaque d'abord aux réserves de glucose des cellules hépatiques et musculaires, puis aux cellules adipeuses et ce n'est qu'à la fin que l'autophagie est utilisée comme moyen de production d'énergie. Il se peut donc que l'autophagie se produise après douze à seize heures, mais le nombre exact d'heures varie probablement d'une personne à l'autre. De plus, le plein effet de l'autophagie ne se produit qu'après 48 à 72 heures, ce qui entraîne également le renouvellement des cellules. C'est pourquoi, lors d'un jeûne thérapeutique de dix jours, la probabilité que l'autophagie se produise est élevée, étant donné qu'un maximum de 500 kilocalories est consommé sur une période prolongée, ce qui maintient obligatoirement le taux d'insuline à un niveau bas. Il n'a pas encore été prouvé de manière concluante que l'autophagie se produisait déjà après 12 à 16 heures de jeûne par intervalles.
Le jeûne : ça vaut le coup ?
On ne peut pas l'affirmer de manière aussi générale. En effet, les études cliniques sur l'homme ne sont pas si fréquentes dans le domaine du jeûne, car ce champ de recherche en est encore à ses débuts. Alors que les études sur les animaux montrent que le risque de diabète sucré de type 2, de maladies cardiovasculaires et de cancer peut être réduit par le jeûne intermittent, cela n'a pas encore été prouvé dans les études humaines. Il existe plutôt des études de synthèse sur la manière dont le jeûne pourrait avoir un impact sur la santé. En ce qui concerne la réduction de la masse maigre, le jeûne par intervalles semble toutefois être avantageux par rapport à un régime "normal", étant donné que ce dernier entraîne une perte comparativement plus importante de masse musculaire. Il convient de noter que pour perdre du poids, il faut également se trouver dans un déficit calorique lors du jeûne par intervalles. Chez de nombreuses personnes, cela se fait automatiquement, car on mange généralement moins en raison de la fenêtre de temps réduite pour la prise de nourriture.
Dans le cas du jeûne thérapeutique, le fameux effet yoyo peut se produire, car le métabolisme de base diminue pendant la période de jeûne et on mange de trop grandes quantités si l'on ne respecte pas l'augmentation lente des calories.
Les grandes revendications concernant le jeûne, à savoir le renouvellement des cellules, la prévention des maladies, l'augmentation des performances cognitives et même le rajeunissement du corps affirmé par certains, ne peuvent toutefois pas être confirmées sur le plan nutritionnel.